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Les cinéastes que l'on attendait, Losey et Visconti ont été souvent tentés mais ont renoncé... Pourquoi? Comme Céline aussi, et d'une manière générale tous les écrivains qui ont un style d'écriture très prégnant (pour Proust, les fameuses longues phrases, l'ironie, les métaphores), la transposition en images peut s'avérer périlleuse. Difficultés particulières à Proust: Présence permanente d'un narrateur – personnage, qui dit "je" et qui "raconte" sa vie passée , (sauf pour un Amour de Swann écrit à la 3ième personne) mais qui est témoin (observateur qui restitue ce qu'il a vu et entendu) largement aussi souvent que sujet agissant (le héros, le protagoniste) ; une absence d'histoire au sens traditionnel du terme, sauf pour Un Amour de Swann et ans une certaine mesure, "le roman d'Albertine": La Prisonnière et Albertine disparue, avec pour corollaire, la difficulté, d'isoler des quelque 3000 pages (plus environ 1000 pages d'esquisses publiées en fin de volume et dans lesquelles R. Ruiz a puisé), autre chose que ces trois volumes (qui ont été adaptés). Nous avons plutôt une suite de chroniques du passé du narrateur et de son entourage, en fait une sorte d'autobiographie de ce dernier avec de nombreux "blancs" et peu de repères temporels. Le lecteur se rend compte peu à peu pour n'en avoir la certitude que dans Le Temps retrouvé qu'il s'agit en fait, de l'histoire de la vocation d'un écrivain. Et c'est bien entendu très difficile pour le cinéma d'adapter une œuvre qui conclut à l'indépassable supériorité de la littérature, sans en changer le sens! Enfin, que faire à l'écran de tous les développements, parfois fort longs, au présent de vérité générale (entre autres sur l'amour, la jalousie, l'amitié, l'homosexualité féminine et masculine, le snobisme, les comportements irrationnels et imprévisibles, la comédie mondaine aussi bien qu'humaine, la création artistique, la mort, le temps perdu et la mémoire affective qui permet de le retrouver…) qui relèvent du genre de l'essai?A cela s'ajoute la volonté de Proust qui écrit au moment des débuts du cinéma (et qui semble y avoir été insensible) de rejeter ce qu'il appelle "un récit cinématographique". Raoul Ruiz a relevé le défi d'adapter Proust en commençant par la fin, avec Le Temps retrouvé, ce qui comme bien des paradoxes n'est qu'apparent, car, nous le verrons, le début du Temps retrouvé adapté par Ruiz, à travers l'évocation, à travers de photos de l'auteur- narrateur et de ses personnages nous renvoie à l'enfance du Narrateur enfant et donc au début du cycle avec le 1er tome de Du côté de chez Swann, Combray. Cette démarche "pédagogique" demande tout de même un effort de la part du spectateur, car il faut en faire un pour entrer véritablement dans l'univers de Marcel Proust, même transposé à l'écran!Pour moi, le défi sera de rendre compte de l'œuvre, en quelques pages et en m'appuyant surtout sur le dernier volume!II) Présentation générale de La Recherche. La genèse: Marcel Proust (1871-1922): une vie brève, marquée par la maladie (grand asthmatique depuis l'âge de 10 ans, ce qui lui vaudra d'être réformé). famille de la grande bourgeoisie parisienne, mais un peu atypique car "mixte"; son père est agrégé de médecine et catholique, mais sa mère Jeanne Weil est juive (fille d'un riche agent de change) et ne s'est jamais convertie; les enfants Robert et Marcel sont cependant baptisés catholiques. Jeune homme élégant et brillant, reçu dans les salons les plus fermés, Marcel mène une intense vie mondaine; il publie un peu en dilettante, quelques essais et des chroniques au Figaro et au Gaulois. Le "grand" monde ignore qu'il écrit une première ébauche de La Recherche (1000p!), un roman à la 3ième personne inachevé et qu'il n'a pas cherché à faire éditer, Jean Santeuil. Puis, à partir de 1908 et jusqu'au printemps de 1922, il s'enferme pratiquement (on parle pour lui de véritable "claustrophilie", à partir de ce moment-là), malgré quelques "échappées" , et surtout à la fin très malade, dans sa chambre, avec pour principale compagnie sa gouvernante Céleste Albaret, pour écrire A la recherche du temps perdu. (c'est d'ailleurs ainsi que le représente Raoul Ruiz dans son film). Malgré la célébrité mondaine de l'auteur, le premier volume, Du Côté de chez Swann (1913), ne trouve pas d'éditeur; seul Bernard Grasset l'accepte, mais à condition que ce soit à compte d'auteur; c'est ainsi que paraît en 1913 la 1ière partie: Combray. Finalement, Gaston Gallimard se ravise et publie la suite. Proust connaît d'abord un succès d'estime, la critique salue l'œuvre et en 1919, le 2ième tome: A l'Ombre des jeunes-filles en fleurs obtient le prix Goncourt et le succès. Suivent Le Côté de Guermantes (1920-1921) et Sodome et Gomorrhe (1921-1922). Lorsqu'il met le point final à son œuvre au printemps 1922, il dit à Céleste Albaret.: "maintenant, je peux mourir", ce qui se produit quelques mois plus tard. Les derniers volumes, sont publiés à titre posthume: La Prisonnière, Albertine disparue (La Fugitive) et le Temps retrouvé. Une autobiographie? Le statut du narrateur par rapport à l'auteur et les problèmes du genre: La présentation du titre, voulue par Proust est très importante et sans doute volontairement ambiguë¨: Marcel Proust, au-dessous, A La recherche du temps perdu, semble annoncer une œuvre autobiographique, et c'est le choix de lecture, entre autres de Raoul Ruiz. Cependant, absence complète de ce que l'on appelle "le pacte autobiographique" permettant d'identifier l'auteur et le personnage principal et le narrateur, comme une seule et même personne. Certes, on peut dire que le Narrateur se prénomme Marcel, cependant, sur les quelque 3000 pages et 7 volumes, son nom n'apparaît que deux fois (dont une de manière ambiguë, bien dans la manière proustienne), justement dans La Prisonnière qui fait partie des titres posthumes que Proust n'a pas eu le temps de revoir avant publication , mais aussi celui où il transpose l'épisode le plus douloureux de sa vie amoureuse, le personnage d'Albertine devant beaucoup à son chauffeur et amant Albert Agostinelli, qui se tue dans un accident d'avion après l'avoir quitté. Quant au nom de famille du narrateur, il n'apparaît jamais: "Elle (Albertine) retrouvait la parole, elle disait: "Mon" ou "Mon chéri", suivis l'un ou l'autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même prénom qu'à l'auteur eût fait: "mon Marcel", "mon chéri Marcel" (p. 67, Folio) et (p. 147) "quel Marcel! Quel Marcel!" Précisons aussi que le Narrateur, contrairement à son créateur, n'est pas homosexuel, et il insiste bien sur ce fait. et que sa mère n'est pas juive. Proust ne s'est jamais expliqué sur ces choix (et Gide lui a beaucoup reproché le premier), on peut avancer qu'il a voulu un narrateur moins marqué que lui-même auquel le lecteur puisse davantage s'identifier, et dont les jugements pourront apparaître comme plus objectifs et donc universels. Le père du Narrateur n'est pas non plus médecin, mais directeur au ministère, on ne saura jamais lequel, et que contrairement à Proust qui a un frère cadet Robert, il est fils unique, ce qui rend aussi plus pathétique ses angoisses du soir lorsqu'il attend sa mère puisqu'il est seul dans sa chambre.Les repères temporels sont aussi fort vagues (du genre: "l'année où nous mangeâmes tant d'asperges", Combray), contrairement aux vraies autobiographies ou aux mémoires. L'évocation de l'Affaire Dreyfus, dans Le Côté de Guermantes, au moment où est déposée la demande de révision du procès permet de dater le temps de l'histoire pour ce tome à 1899. Dans La Prisonnière, le narrateur date les faits de 2 ans après "l'Affaire", ce qui donne 1901; celui-ci est alors un jeune-homme, ce qui pourrait situer sa naissance vers 1880. Le narrateur est donc un peu plus jeune que l'auteur né en 1870. Dans Le temps retrouvé, deux dates correspondent aux deux séjours du narrateur dans Paris en guerre : 1914, puis 1916. La 2ième partie se situe "beaucoup d'années après" et en tout cas, après la guerre, en 1919, sil l'on considère que le narrateur dit avoir connu le prince de Guermantes vingt ans auparavant, mais trois ans, cela fait peu pour représenter "beaucoup d'années". Nous sommes bien là dans l'ambiguïté chronologique voulue par Proust! On ne peut donc considérer La recherche comme une autobiographie, même romancée, de l'auteur, mais bel et bien comme une sorte d'autobiographie, ou plutôt de sortes de mémoires fictifs du Narrateur, qui n'est pas vraiment l'auteur, mais plutôt son double transposé, et qui à la fin du Temps retrouvé annonce qu'il fera de sa vie "la matière même de son livre", reprenant ainsi l'expression de Montaigne. Statut narratif dont l'ambiguïté, on l'a vu, est volontairement entretenue par Proust. On désigne très souvent avec une majuscule "le Narrateur", ce personnage quasi anonyme le plus célèbre de la littérature française du XXème siècle. Certains vont jusqu'à donner du "Marcel" au Narrateur-personnage, pour le différencier de "l'instance narrative" qui est censée écrire des années après les faits. A l'inverse de Proust, cependant, le narrateur mène une vie oisive malgré son désir d'écrire et se laisse aller aux mirages de l'amour et de la mondanité qui l'éloignent de son désir d'écrire, jusqu'à la "révélation finale", alors que Proust, bien que cédant aux mêmes mirages, et même à l'engagement dans la défense de Dreyfus ne cessera jamais d'écrire! Tous deux sont riches et n'ont pas besoin de travailler, ayant tous deux hérité.Un roman? : Le Narrateur, lorsqu'il s'exprime en tant qu'écrivain en train de rédiger son œuvre reste fort vague sur le genre, mais insiste bien sur le fait qu'il s'agit d'une fiction. "Dans ce livre où il n'y a pas un seul fait qui ne soit fictif, où il n'y a pas un seul personnage "à clefs", où tout a été inventé par moi pour les besoins de ma démonstration…" (p. 424, Pléiade, Le Temps retrouvé). Cependant, dans sa correspondance, c'est au roman que malgré des réticences, il rattache son œuvre: "un long ouvrage, que j'appelle roman parce qu'il n'a pas la contingence des mémoires", et: "je ne sais pas si je vous ai dit que ce livre était un roman. Du moins, c'est encore du roman que cela s'écarte le moins." Mais un roman dans lequel il réintroduit presque tous les événements de sa vie et les personnages qui l'ont traversée, en les recyclant parfois, comme Albert Agostinelli en Albertine. Un roman sinon, totalement autobiographique, du moins nourri de toutes ses expériences.Pas de contingence, en effet, mais un roman construit, et il faut noter que le Narrateur travaille comme Proust, suivant les témoignages, sous la vigilance de sa gouvernante Céleste Albaret (ce qu'elle rapportera dans son livre de souvenirs et qui est montré dans le film). Dans Le Temps retrouvé, c'est à Françoise que sera dévolu ce rôle: " je travaillerais auprès d'elle (Françoise), et presque comme elle (…); car épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe." (p. 610, La Pléiade). Un roman cyclique en 7 volumes qui reprend les mêmes personnages et qui donne une impression de mémoires, mais qui s'avère très construit et qui, en fait, relève de tous les genres, y compris le poème en prose pour certains passages. Le narrateur qui explicite son projet à plusieurs reprises et notamment dans Le Temps retrouvé, se réfère plusieurs fois à Saint-simon et Chateaubriand comme à des modèles et cite dans Le Temps retrouvé un passage des mémoires d'Outre-Tombe, "la Grive de Monboissier" qui l'a particulièrement inspiré. Roman-mémoires, à la fois biographique, psychologique, initiatique, avec les étapes qui conduisent le narrateur à réaliser, enfin, sa vocation d'écrivain, comédie mondaine autant qu'humaine, présentation très hardie pour l'époque de l'homosexualité, réflexions proches de l'essai sur divers sujets dont l'homosexualité la création artistique et surtout littéraire…Le contexte politique de son temps y trouve donc largement sa place: l'Affaire Dreyfus (M. Proust fut un ardent et actif dreyfusard; le côté de Guermantes et Sodome et Gomorrhe) et la Grande Guerre (Le Temps retrouvé).III) Du temps perdu au Temps retrouvé.Le temps retrouvé a été écrit presque tout de suite après Combray, et les deux volumes se répondent. Cette présentation rapide est destinée à rendre plus explicite la transposition de R. Ruiz en signalant surtout les passages des tomes précédents présents dans le film de Ruiz sous forme de flash- back. . Combray, le premier volume (et première partie de Du Côté de chez Swann), publié en 1913 présente à la fois des souvenirs d'enfance du Narrateur, dans le village de Combray (qui doit beaucoup à Illiers , en Normandie) où il passait ses vacances dans la maison de sa grand-tante Léonie (qui en fera son héritier), tout en mettant en place les grands thèmes de La Recherche. Curieux début qui commence sur une phrase très brève: "longtemps, je me suis couché de bonne heure", alors que l'auteur est célèbre pour ses longues phrases, mais qui met tout de suite en place le thème majeur du temps. "Marcel", à un âge indéterminé, s'endort sur le livre qu'il est en tain de lire, ce qui a donné lieu à de nombreuses plaisanteries sur le lecteur risquant d'être tenté d'en faire autant! Lecteur aussi perdu que le Narrateur-personnage qui ne distingue pas très bien la réalité dans la demi-conscience des endormissements et des réveils. Il s'agit d'un dormeur, le "motif" des chambres est très présent dans l'œuvre (il est vrai que Proust, grand malade a passé une grande partie de sa vie en chambre). Le moment de l'action du début de Combray le présente à la campagne chez Mme de Saint-Loup (les éditions modernes indiquent aimablement qu'il est à Tansonville, près de Combray chez Gilberte, la fille de Swann, mais le lecteur de 1913 n'en avait aucune idée; dès le début, exemple des "révélations différées chères à Proust); ce qui permet de dater le "temps de l'histoire" au début en 1902, même lieu et même moment qu'au début du Temps retrouvé (mais le lecteur de l'époque n'en sait rien). Un Narrateur qui connaît comme l'auteur les réveils angoissés dus à "une crise" (mais on ne sait pas encore de quoi). La nuit, lorsqu'il ne cherche plus son sommeil après un premier réveil, "le branle étant donné" à sa mémoire, il se rappelle sa vie d'autrefois, en commençant par Combray chez sa grand-tante Léonie. Là, les pages parmi les plus célèbres de La Recherche, reprises sous forme de flash-back dans le film de Ruiz, où l'on voit le Narrateur enfant: la lanterne magique et l'histoire de Geneviève de Brabant et du chevalier Golon, le son "ferrugineux" de la clochette du portail (qui recouvre le son de la clochette de la bonne de Gilberte au début du film de Ruiz), le baiser du soir donné par sa mère lorsqu'il est déjà couché, le soir où il l'attend en vain et en pleurant parce qu'elle a été retenue par la visite de Charles Swann, leur voisin de Tansonville; son père qui accepte ce soir-là que sa mère passe la nuit dans sa chambre pour le consoler et qui lui lit François le Champi de G. sand. Mais c'est de cette soirée où ses parents lui ont cédé que le Narrateur place l'origine de son manque de volonté qui, on le saura plus tard, contrarie sans cesse sa vocation d'écrivain. Un soir toujours imprécis, le Narrateur-personnage déjà adulte, fait pour la première fois l'expérience de la mémoire involontaire (la réminiscence) suscitée par un sens moins usé que la vue, ici le goût. Et c'est la célébrissime page de "la petite madeleine". Sa mère en est à l'origine en lui envoyant chercher, un jour où il est "accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain", ("je ne sais pourquoi") des petites madeleines. Le goût du gâteau trempé dans le thé soulève chez lui une intense sensation de plaisir et une "puissante joie": "j'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel." Tout d'un coup le souvenir lui apparaît. C'est celui du petit morceau de madeleine trempé dans du thé que lui offrait sa grand-tante Léonie lorsqu'il venait lui dire bonjour le dimanche matin. Ainsi, la saveur qu'il croyait oubliée portait "l'édifice immense du souvenir" et lui restitue la maison, puis "toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardin, de ma tasse de thé." On note l'importance des fleurs qui ne survivent plus au moment où il écrit que dans son souvenir (comme dans celui de l'auteur), car, comme le montre très bien R. Ruiz dans son film, celui-ci au moment où il rédige La Recherche ne peut plus supporter à cause de son asthme la proximité d'une seule fleur. Les souvenirs d'enfance du Narrateur dans cette première partie sont donc exclusivement liés à un lieu Combray et ses deux "côtés" des promenades de Marcel et de ses parents, le côté de chez Swann et le côté de Guermantes qui seront deux volumes de l'œuvre. Dans la maison de sa tante, présence déjà de Françoise, la cuisinière-gouvernante qui suivra le Narrateur jusqu'à la fin du cycle. L'enfant solitaire et contemplatif est un grand lecteur, c'est chez sa tante qu'il découvre la cruauté, le désir, "la volupté" dans "le petit cabinet sentant l'iris", et nous le saurons dans A l'Ombre des Jeunes-Filles en fleurs, l'amour avec une petite cousine pendant une absence du reste de la famille. C'est du côté de chez Swann, à Tansonville qu'il va apercevoir Gilberte Swann pour qui il éprouve un "amour naissant", en compagnie de sa mère Odette Swann et du baron de Charlus, alors qu'il a environ 10-12 ans. La fillette lui adresse ce fameux geste qu'il juge alors indécent et méprisant et sur lequel tous deux reviendront dix ans plus tard à la fin d'Albertine disparue et que place R. Ruiz dans son film. Il se souvient aussi, mais la scène (reprise dans le film) a eu lieu à Paris, de la rencontre chez son oncle Adolphe d'une mystérieuse dame en rose, en fait sa maîtresse, qui reçoit des cadeaux d'un grand-duc russe et propose à l'enfant de venir boire chez elle une "cup of tea". Il s'agit, mais le Narrateur ne le réalisera que bien plus tard (et le lecteur en lisant la suite et donc avant le Narrateur qui ne révèle rien) d'Odette de Crécy, future Mme Swann; rencontre que Marcel rapportera imprudemment à ses parents et sera la cause de la brouille de ceux-ci avec son oncle. Le jeune Marcel amène aussi chez lui un ami, Bloch qui est juif, un peu plus âgé que lui et pour qui il éprouve, du moins au début, une grande admiration (et qui accompagnera Marcel de loin en loin, jusqu'au Temps retrouvé). Mise en place aussi du thème si présent de l'homosexualité que l'enfant découvre, déjà, en position de voyeur surprenant la scène de saphisme entre la fille d'un certain M. Vinteuil qui vient de mourir et son amie. Toutes deux semblent prendre un plaisir que le Narrateur âgé, l'écrivain, qualifie de sadique à profaner la mémoire du père en s'exhibant devant sa photo. D'autres promenades mènent du côté de Guermantes, dont le nom fait rêver Marcel, sans atteindre encore, symboliquement le château. Il va connaître une première joie de création littéraire, qui restera pour des années sans lendemain. Sous le coup de l'émotion et de l'inspiration, il "compose" de l'intérieur d'une calèche au galop, un "morceau" sur le paysage en mouvement vers les clochers de Martinville, que le Narrateur dit avoir retrouvé depuis. C'est aussi dans l'église du village, st André des Champs que lors d'un mariage, Marcel aperçoit pour la première fois la duchesse de Guermantes dont il sera amoureux et deviendra plus tard un intime. Il pense alors que le côté de chez Swann comme celui de Guermantes sont à l'opposé et ne peuvent se croiser, dans la géographie comme dans la vie sociale, mais la suite va le détromper.Un amour de Swann, permet outre le récit des amours de Charles Swann, d'une famille de juifs convertis, riche dilettante et grand amateur d'art et de femmes, et d'Odette de Crécy, qui est une sorte de "grande cocotte" de découvrir le "petit clan des fidèles" de Mme Verdurin, dont Odette et le docteur Cottard. A la fin de du Côté de chez Swann, encore enfant, le Narrateur retrouve Gilberte avec qui il joue dans les jardins des champs Elysées (repris dans le film). Il en est secrètement amoureux. A l'Ombre des jeunes-Filles en fleurs. La relation se poursuit alors qu'il est tout jeune-homme et il fréquente la famille Swann, mais Gilberte le déçoit et il cesse brutalement de la voir. Deux ans plus tard, parti à Balbec sur la côte normande avec sa grand-mère pour soigner son asthme, il fait la connaissance du petit neveu et du neveu d'une amie de pension de sa grand-mère, la marquise de Villeparisis, rencontrée par hasard, Robert de Saint-Loup et le baron de Charlus, tous trois des Guermantes (flash back dans le film). Il y fait aussi la connaissance d'Albertine (et de ses amies, les jeunes-filles en fleurs) dont il tombe amoureux, mais semble ensuite l'oublier.Dans Le Côté de Guermantes, il est amoureux de la duchesse de Guermantes qui lui semble inaccessible mais dans le salon de qui il va être admis. Le narrateur cède au snobisme qui l'éloigne de l'écriture. En toile de fond: l'Affaire Dreyfus.Dans Sodome et Gomorrhe, il découvre l'homosexualité du baron de Charlus et le monde de "l'inversion". Liaison du baron avec le giletier Jupien (qui sera le tenancier de l'hôtel de passe du Temps retrouvé), dont le Narrateur surprend les ébats, et passion ravageuse pour un beau et sulfureux interprète de génie Charles Morel, pianiste et surtout violoniste qui le gruge lui est infidèle, autant avec des hommes que des femmes. Invitation aux mercredis de Mme Verdurin qui, entre-temps est devenu dreyfusiste et soutient Mme Zola lors du procès d'Emile Zola. Il revoit Albertine et éprouve pour elle des sentiments qui oscillent entre la passion et l'indifférence, ce que le narrateur appelle "Les intermittences du cœur", sous-titre du récit du deuxième séjour à Balbec. Reprise de relations sur la teneur desquelles le Narrateur reste très discret et soupçon de saphisme envers Albertine qui dit bien connaître Mlle Vinteuil et son amie. Cependant, le Narrateur ramène la jeune-fille à Paris où elle accepte d'aller vivre chez lui, avec l'intention de l'épouser. La prisonnière. Le narrateur séquestre Albertine et se conduit comme un tyran jaloux et possessif. Finalement, Albertine s'enfuit. Première partie d'Albertine disparue. Mort de celle-ci dans un accident de cheval. Chagrin de "Marcel" qui se ruine en enquêtes coûteuses sur le passé d'Albertine, deuil, puis oubli progressif mais irrégulier. Il retrouve Gilberte et ne l'aimant plus, devient son ami. Après la mort de son père, sa mère Odette a épousé M. de Forcheville, son amant intermittent depuis Un Amour de swann, qui a adopté Gilberte, afin d'effacer le nom juif de son père (pourtant converti). Enfin, un article du Narrateur est publié dans le Figaro, ce qui le comble de fierté. Séjour à Venise. Il reçoit une lettre qu'il croit tout d'abord être d'Albertine, mais non, c'est Gilberte (immensément riche de la fortune de son père et devenue "noble" par son adoption) qui lui annonce son mariage avec Robert de Saint-Loup, l'ami du Narrateur du temps de Balbec (passage évoqué dans le film, où l'on voit les deux prénoms de Gilberte et d'Abertine se confondre pour "libertine, libertinage). "Marcel" est invité chez Gilberte et Robert de Saint-Loup à Tansonville, c'est-à-dire à chez Swann. Structure cyclique, comme au début de Combray. Gilberte se sachant trompée est malheureuse. Elle croit qu'il s'agit toujours de la même maîtresse de son mari, Rachel, ancienne prostituée devenue comédienne, à qui Gilberte s'efforce de ressembler. Mais non, le vénéneux Morel a réussi à faire tomber Saint-Loup. Après l'oncle, Charlus, le neveu, c'est ce que Jupien lui a appris. Les goûts de son ami seraient en fait anciens et connus déjà lors du premier séjour à Balbec où un scandale aurait été évité de justesse avec le liftier. Immense chagrin du narrateur. Promenades en soirée, et conversations avec Gilberte, retour sur leurs relations passées; son amie l'assure que c'est elle qui l'aimait et qu'il n'a rien compris. Elle lui montre un raccourci qui permet de joindre rapidement les côtés de chez Swann et de Guermantes, ce qu'elle a fait symboliquement par son mariage. Lui même constate qu'il n'éprouve aucune émotion à parcourir les lieux des promenades de son enfance, le passé semble bien mort.Le temps retrouvé. Se compose de trois grandes parties, la fin du séjour à tansonville chez Gilberte et Robert de Saint-Loup (vers 1902); ses deux brefs retour à paris en 1914 et 1916 et "beaucoup d'années après" et un long séjour en maison de santé, son retour à Paris, vers 1919 où il se rend à l'invitation d'une matinée chez la Princesse de Guermantes, et où le Narrateur trouve enfin "la matière" de son œuvre future. A Tansonville, paysage de sa chambre, le clocher de Combray (le film suit dans les grandes lignes le déroulement de cette partie). Il passe ses journées dans sa chambre, mais la nuit, "le fantôme" d'Albertine vient le hanter. Robert de Saint-Loup ment et dissimule son homosexualité. Il affirme ne rien comprendre ni connaître de ce "vice". Quant à Gilberte, elle pense que sa seule rivale est Rachel, à qui elle s'efforce de ressembler et se fait même teindre en brune, alors qu'elle est rousse. Elle prétend ne rien savoir du passé d'Albertine et juge "absurde, invraisemblable, un beau cauchemar, "La Fille aux yeux d'or", de Balzac, qu'elle lit et dont le sujet est le saphisme (le film reprend le développement plus long de l'esquisse, dialogue compris). La veille de son départ, le Narrateur lit le journal des Goncourt rapportant un dîner chez de riches mécènes les Verdurin du temps d'Un Amour de Swann. (en réalité, il s'agit d'un pastiche de Proust). Après cela, le narrateur est une fois de plus persuadé qu'il n'a rien compris à ce qu'il avait vu tant de fois chez les Verdurin et qu'il n'est vraiment pas doué pour la littérature. A Paris. Séjour de plusieurs années dans une maison de santé, au cours desquelles "Marcel" a "tout à fait renoncé au désir d'écrire". Deux retours, l'un en 1914, l'autre ne 1916 dans Paris en guerre. Mais le Narrateur évoque le Paris de 1916 avant celui de 1914. en 1916, le Paris de "l'arrière" ressemble au Paris du Directoire. La nouvelle reine en est Mme Verdurin, dont le salon a encore accru la notoriété développée au moment de l'Affaire Dreyfus. Le narrateur lui rend visite; elle tente de faire revenir Odette (avec qui elle est brouillée depuis son mariage avec Swann) dans son salon, où celle-ci a rencontré ses deux maris (Swann, puis Forcheville, dans Un amour de Swann). Morel est porté déserteur, mais il vient jouer pour "la patronne". Le narrateur dépeint un Paris qui s'est adapté à la guerre, et vit la nuit au rythme des alertes, les parisiens, toutes classes confondues vont s'abriter dans le métro. L'esprit patriotique domine, ce qui ne va pas sans ridicule pour ceux qui ne risquent rien et veulent donner des leçons à tout le monde. Le Narrateur, malgré le danger se promène seul la nuit en pensant aux promenades qu'il aurait pu avoir le bonheur de faire avec Albertine. Lettre de Gilberte qui est partie, dit-elle, pour ne pas abandonner Tansonville aux Allemands. Elle lui annonce la destruction de tous les lieux de leur enfance et notamment de l'église de Combray. Cela lui rappelle la lettre précédente de celle-ci en 1914, où elle lui annonçait partir pour Tansonville pour échapper aux bombardements, mais sa conduite a été héroïque et on parle de la décorer. Retour du narrateur sur son séjour de 1914. Promenades des trois amis: Bloch, Saint-Loup, le Narrateur. Bloch était ultra-patriote tant qu'il pensait être réformé pour sa myopie, mais laisse éclater sa hargne envers Saint-Loup, en qui il voit un futur planqué, lorsqu'il apprend qu'il est mobilisé. Le narrateur reçoit une lettre du front de Saint-loup qui lui fait l'éloge des soldats et particulièrement des gens du peuple. (le film en fait une conversation au restaurant entre le narrateur et son ami.). Retour au séjour de 1916. le narrateur revoit Odette devenue Mme de Forcheville, toujours belle malgré les années, qui continue à émailler sa conversation d'anglicismes. Ici s'intercale dans le film, ce qui est une esquisse abandonnée par l'auteur qui révèle une des (nombreuses!) liaisons secrètes d'Odette. Elle avait été, depuis avant même sa rencontre avec Swann, la maîtresse aux faveurs monnayées du Dr Cottard. (Esquisse LXIX, reprise presque intégralement dans le film, dialogues compris). Les alertes aériennes se multiplient, on soupçonne partout des espions. Célébrissime passage de Mme Verdurin qui commente l'actualité (le Lusitania coulé par les allemands, repris dans le film), en mangeant son croissant obtenu, en période de restriction, sur ordonnance de Cottard. Le maître d'hôtel effraie Françoise en lui racontant les atrocités allemandes. Le baron de Charlus voudrait revoir Morel (ce qui ne se fera pas, même fortuitement, contrairement au film) mais ne veut pas faire le premier pas. Morel questionné par le Narrateur qui tente une démarche auprès de lui pour les réconcilier, lui avoue avoir peur de Charlus. Craintes qui s'avèreront fondées, par une lettre posthume du baron dans laquelle ce dernier confesse au narrateur qu'il aurait tué Morel s'il l'avait revu (non repris dans le film). Le baron, allemand par sa mère, duchesse de Bavière, est accusé d'être un germanophile proclamé (ce qu'il est devenu, par "atavisme" autant que par défi) et même, par Mme Verdurin d'espionnage au profit de l'Allemagne (ce qui est faux; articles calomnieux de Morel contre son ancien "protecteur". Conversations du narrateur avec Charlus qui compare Paris à Pompéi à la veille de son anéantissement. Le narrateur parcourt de nouveau Paris la nuit, et fatigué, il s'arrête dans un des rares hôtels encore ouverts d'où il croit voir sortir Robert, ainsi qu'un prêtre en soutane!. Il s'agit en fait d'un hôtel de passe pour homosexuels spécialisé dans les pratiques sado-masochistes qui appartient au baron de Charlus, et est tenu avec une vigilance blasée par Jupien, l'ex-giletier, amant, compagnon et ange gardien de Charlus. Là, de jeunes soldats en permission recrutés par Jupien, attendent les clients, tous on un air de ressemblance avec Morel. D'un œil- de- bœuf, le Narrateur surprend le baron qui se fait fouetter par une jeune "recrue" de Jupien. Le baron trouve seulement son "tortionnaire trop gentil" et s'en plaint à Jupien qui l'assure qu'il s'agit d'un redoutable "apache". A la fin, Charlus passe l'inspection de son "harem", en distribuant des récompenses aux une et aux autres. Une croix militaire a été perdue par un officier et le Narrateur comprend peu après qu'il s'agit de celle de Robert de Saint-Loup qui est passé la chercher chez le narrateur croyant l'avoir perdue là. Quelques jours plus tard, le narrateur apprend la mort de son ami au combat et sa conduite héroïque. Peine immense et souvenirs. Les recherches entreprises par Saint-loup pour le retrouver, ont permis à la police militaire de retrouver Morel déserteur. En mémoire de Saint-Loup, le commandant chargé de l'affaire se contente d'envoyer au front Morel qui s'y conduit héroïquement et en revient décoré. Troisième retour à Paris après la guerre, vers 1919. Le narrateur a définitivement renoncé à écrire, convaincu de son manque de talent. Il rencontre Charlus, toujours accompagné de Jupien, très diminué physiquement et atteint de quelques troubles de mémoire. Celui-ci énumère cependant au Narrateur le nom de tous ceux qu'ils ont connus et qui sont morts (Obituaire largement repris, pratiquement plagié, à Chateaubriand dans le T. IV des Mémoires d’Outre-Tombe). Rentré chez lui, il trouve une invitation pour une matinée chez la Princesse de Guermantes à laquelle il décide de se rendre en souvenir du passé, et puisqu'il n'a rien de mieux à faire, ayant renoncé à l'écriture. Dans la cour de l'hôtel de Guermantes, in trébuche sur un pave disjoint et là, pour son plus grand ravissement, il fait la même expérience de mémoire involontaire qu'avec la petite madeleine (Du Côté de chez Swann, voir plus haut) et entre dans une sorte d'extase. Introduit chez la princesse, on le fait attendre dans la bibliothèque le temps que le morceau de musique commencé soit achevé. Là, d'autres phénomènes similaires de mémoire involontaire se produisent, l'empesage d'une serviette qu'il porte à sa bouche lui restitue son séjour à Balbec , un exemplaire de François le Champi le ramène à la fameuse soirée de Combray après le départ de Swann où sa mère lui avait lu le livre. Suit alors un passage de près de 80 pages (qui relève essentiellement de l'essai) dans lequel le narrateur exprime ce qui sera son "art poétique", (et que je résume en peu de lignes et donc trahis!): la littérature de notation à la manière des Goncourt, comme la littérature prétendument réaliste ne permettent pas d'atteindre la vérité des êtres et des choses. Cette vérité est enfermée dans une chose concrète qui a eu autrefois un rapport de sensation avec celui qui l'a éprouvé et qui peut lui être rendue par le phénomène de mémoire involontaire car "les véritables paradis sont ceux que l'on a perdus". Ces instants privilégiés donnent un goût d'éternité, en faisant accéder à un peu de "temps à l'état pur". Proust sous-titre d'ailleurs ce passage "l'adoration perpétuelle". A l'intelligence ensuite de faire fructifier ces moments fugitifs sous forme de création artistique en établissant des analogies, comparaisons et métaphores qui permettent d'établir des vérités qui échappent au temps. En fait, l'écrivain est une sorte de traducteur et la seule vie pleinement vécue est la littérature. "Les matériaux de l'œuvre littéraire, c'était ma vie passée, œuvre qui peut être résumée sous ce titre: une vocation" (d'écrivain, bien sûr!)Introduit dans le salon, (passage sous-titré "le dîner des têtes"), le Narrateur découvre les ravages du temps sur les invités qu'il ne reconnaît pas et se rend compte que le temps a passé pour lui aussi, lorsqu'il voit entrer son ami Bloch vieilli, or ils ont sensiblement le même âge. Sur la situation sociale des convives, le temps aussi a fait son œuvre. Son ami est devenu un auteur de théâtre à succès, saisissant les modes et a changé son nom juif pour celui de Jacques de Rozier. (Mais contrairement au film, le prince de Guermantes ne lui dit pas qu'il a bien connu son père Salomon Bloch!)… le Narrateur revoit Oriane, la duchesse de Guermantes qui en apparence n'a rien perdu de sa superbe et tient des propos haineux sur Gilberte, mais doit souffrir la nouvelle maîtresse de son mari qui le ruine et se moque de lui: c'est Odette de Forcheville, ex-mme Swann et mère de Gilberte que le couple avait refusé de recevoir lorsque celle-ci était la femme de leur ami Swann, à cause de sa mauvaise réputation. Odette, quant à elle, toujours superbe, semble défier le temps. Mais le narrateur nous dit que trois ans plus tard, elle sombrera dans le gâtisme. Sur le coup, il ne reconnaît pas Gilberte et prend sa fille pour elle. Son amie lui apprend que la princesse de Guermantes est morte et que la nouvelle n'est autre que l'ex-Mme Verdurin, que le prince n'aurait jamais reçue, ni voulu connaître, vingt ans plus tôt lorsque la "Patronne" tenait le salon du journal (pastiché) des Goncourt, soutenait Dreyfus et était tout ce qu'il y a de plus "radicale". Morel est invité et est entouré avec déférence. Tout le monde a oublié les gloires du passé de l'avant-guerre au profit des vedettes du jour et le Narrateur se fait l'informateur d'une jeune Américaine épouse d'un Français, Mme de Farcy (d’où la question de l’agrégation2016: roman de la fin d’un monde…). De même, la grande comédienne la Berma est oubliée et c'est Rachel qu'il ne reconnaît pas qui est invitée pour réciter des poèmes. Gilberte présente sa fille de 16 ans à son ami, "elle ressemble à ma jeunesse", pense le Narrateur, qui réalise alors que toute sa vie aboutit à Mlle de Saint-Loup, qui unit le côté de chez Swann et celui de Guermantes dans sa jeune personne. Il n'est que temps pour lui de se mettre à écrire. Il travaillera la nuit, beaucoup de nuits à un livre qui tiendra "des Mille et Une Nuits et des Mémoires de Saint-Simon". Il donnera à son œuvre la forme du temps. La vieille Françoise l'aidera à épingler ses "paperoles" (voir II, 3)). La boucle se referme, dans l'hôtel de Guermantes il nous dit: "c'est à ce moment-même, dans l'hôtel du Prince de Guermantes, ce bruit de pas de mes parents reconduisant M. Swann, ce tintement rebondissant, ferrugineux, intarissable, criant et frais de la petite sonnette qui m'annonçait qu'enfin M. Swann était parti et que maman allait monter, je les entendis encore, je les entendis eux-mêmes, eux situés pourtant si loin dans le passé". Il se souvient aussi d'Albertine: "Profonde Albertine que je voyais dormir et qui était morte". Le Narrateur espère qu'il lui sera laissé "assez longtemps pour écrire son œuvre" dans laquelle il décrira les hommes dans l'espace et dans le Temps. Dernier mot de l'œuvre, avec une majuscule. Il ne reste plus au lecteur qu'à reprendre La Recherche depuis le début, puisqu'il a désormais quelques clés de lecture, données par le Narrateur qui a rejoint l'auteur.IV) L'art de Proust: quelques indications forcément très lacunaires!Proust fut un lecteur du philosophe Bergson qui a contribué à former sa réflexion sur la perception, la conscience, et le fonctionnement de la mémoire. (Pour les idées, voir ci-dessus avec le résumé). Cependant, Proust met en scène dans la dernière partie du Temps retrouvé, la conception qu'il a mis des années à élaborer (résultat d'un long cheminement et de plusieurs tentatives) et en fait une sorte de révélation (pratiquement de l'ordre du religieux) qui se produit in-extremis pour son Narrateur, alors, que celui-ci est malade et que la mort le menace. L'écrivain devenant en quelque sorte un élu, un prophète de la religion de l'art. Cette sorte d'art poétique final, par sa mise en scène et son ouverture sur l'imaginaire relève donc autant de l'essai que de la poésie, et ne reflète pas exactement le travail préparatoire de Proust, de Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve pour aboutir à La Recherche du temps perdu. Pour lui, la vie d'un écrivain ne nous apprend rien sur son art (ici, ex du peintre Elstir évoqué dans le journal des Goncourt, si anodin et maladroit au quotidien); la création fait appel à "un autre moi" qui laisse peu ou pas de trace dans les contingences d'une vie. Il faut tout sacrifier à l'art, et c'est ce que le Narrateur s'apprête à faire, y compris l'amour et l'amitié, même s'il évoque le charme de son amitié avec saint-loup et le pleure. C'est en refusant de sacrifier au monde, à l'amour, à l'amitié pour écrire que l'écrivain fera revivre ses amis et ses amours dans son œuvre, ce qu'il fera pour Albertine et Saint-Loup, dont La Recherche est le tombeau..l'écriture proustienne.La présence du Narrateur et l'emploi de la 1ère personne favorise la focalisation interne, et même si le narrateur au cours des années aura des "informateurs", il ne connaîtra pas tout des êtres (souvent de "fuite") et des choses qui gardent une partie de leurs secrets.Les longues phrases: pas si nombreuses, surtout présentes dans le premier tome. Elles sont structurées par le point virgule et traduisent le cheminement de la conscience vers la réalité qui se cache derrière les apparences.Les analogies, comparaisons, métaphores, personnifications; elles sont l'essence même de l'art de Proust. Quelques exemples dans le temps retrouvé. La longue et itérative métaphore filée qui fait des Guermantes des oiseaux et les rattachent à la légende. Paris en guerre qui évoque à la fois les derniers jours de Pompéi et Bagdad des Mille et une nuits, le Narrateur se comparant au calife Haroun-Al-Rachid.Les "idiolectes" et pastiches: outre le pastiche célèbre du journal des Goncourt, Proust emploie une grande variété de niveau de langues et même d'idiolectes selon les personnages et les milieux, des "cuirs" de Françoise (l'"envahition" de "la pauvre Belgique conquérie"), l'anglomanie d'Odette, le "nous ferons clan" qui laisse percer Mme Verdurin sous la nouvelle princesse de Guermantes, à l'argot faussement "apache" du baron et au style pompeux de Norpois, chroniqueur cocardier de la guerre qui aligne les clichés patriotiques; quelques ex entre mille: "la fameuse kultur qui consiste à assassiner des femmes et des enfants sans défense"; "Lénine parle, mais autant en emporte le vent de la steppe."… Proust est souvent irrésistiblement drôle!Sa vision du monde. 1) Dans La Recherche, pas de trace d'aspiration religieuse de la part du Narrateur. Dans Albertine disparue, il dit qu'il a été tenté de croire en la survie de l'âme dans l'espoir de retrouver sa bien-aimée, mais c'est tout. Proust a une seule religion, c'est l'art, et c'est justement ce qui l'attire dans le catholicisme, il a la religion des cathédrales et même des humbles églises comme celles de Combray si chère au Narrateur. Cependant, il reste avant tout un humaniste. Ainsi, pendant la guerre, le Narrateur rejette le sacrifice des hommes à des pierres: "les cathédrales doivent être adorées, jusqu'au jour où pour les préserver, il faudrait renier les vérités qu'elles enseignent."Ses idées sociales. Proust n'est rien moins qu'un révolutionnaire, il porte cependant un regard très lucide et sévère sur les mondains, les snobs, dont il a fait partie, et à travers sa comédie mondaine des salons: "j'avais assez fréquenté les gens du monde pour savoir que ce sont eux les véritables illettrés et non les ouvriers électriciens". Proust est très sensible à l'injustice, ce qui l'a amené au moins autant que l'origine de sa mère à s'engager dans la défense de Dreyfus. Par ailleurs, son tempérament d'écrivain le pousse vers l'empathie et fait que dans son œuvre, il donne crédibilité et dignité aux opinions contraires. Ainsi, dans Le Temps retrouvé, le Narrateur s'affirme germanophobe, mais le livre fait la satire de l'esprit cocardier sans danger de l'arrière et à travers le baron de Charlus donne la parole à un germanophile.Thèmes (au galop!) Les thèmes et les personnages.. Je ne reviens pas sur les thèmes omniprésents de la création littéraire, de Paris en guerre et la comédie mondaine. L'amour dans Le Temps retrouvé est surtout l'amour homosexuel, mais cette passion quel que soit le sexe est toujours chez Proust une passion vénéneuse et peu ou pas payé de retour. Pas d'amour heureux! L'amour se nourrit de la suspicion jalouse, les questions et le besoin de séquestrer l'autre, de le réduire et prend sa source dans le désir et donc s'amoindrit dès que ce désir est assouvi. Ce que fait dans Le temps retrouvé, le vieux duc de Guermantes pour Odette. Et l'amour finit un jour par cesser, quand la magie, la plupart du temps vénéneuse s'est dissipée; ainsi, le Narrateur a fini par oublier Albertine et Charlus par oublier Morel; même si le chagrin peut tuer, il ne laisse aucune trace quand il a cessé. L'homosexualité. C'est le thème qui parcourt toute l'œuvre et que Proust traite avec une grande liberté, mais évidemment sa vision reste marquée par l'époque et ne considère pas cette orientation sexuelle comme normale et parle de vice, d'inversion, d'hommes-femmes… Son Narrateur n'est pas homosexuel, mais adopte un point de vue visant à ouvrir la compréhension du lecteur: "le phénomène si mal connu, si inutilement blâmé de l'inversion sexuelle." Charlus, Saint-Loup, Morel et les autres sont des homosexuels "honteux" et à l'époque il ne saurait en être autrement qui cachent autant que faire se peut leurs penchants, que le Code Pénal considère comme un délit. De ce point de vue, Gide qui osait affirmer son homosexualité était une exception. L'épisode de l'hôtel de passe en dresse un tableau plus étrange que vraiment sulfureux, mais le feu du ciel qui tombe des bombes allemandes et les allusions à Pompéi et à l'inscription "Sodome et Gomorrhe" évoquent tout de même l'Enfer et la damnation. Le narrateur insiste bien sur le fait que l'homosexualité peut-être virile à travers, entre autres, le personnage de Robert de Saint-Loup. La société et les personnages. Les plus célèbres sont des mondains, mais Proust donne aussi sa place au petit peuple qui n'est jamais veule ou asservi et qui garde son quant-à-soi et sa dignité. Ainsi, Françoise, à la fois redoutable dragon et ange gardien; Proust a voulu exprimer une psychologie dans le temps. Ainsi, les personnages reviennent, ce qui n'est pas nouveau, mais ce qui l'est plus, c'est qu'ils sont vus de manière contradictoire selon les sources d'information, ou les nouvelles scènes auxquelles le narrateur assiste, avec des révélations différées; ainsi la liaison entre Odette et Cottard et les désirs masochistes de Charlus et Saint-Loup.VII) le film de Ruiz. Le film de Ruiz n'a pas la prétention d'adapter A la recherche du temps perdu dans son ensemble. Le cinéaste s'en est tenu au Temps retrouvé qui donne la clé de l'œuvre, tout en débordant (voir plus haut) par des rappels aux volumes précédents. Il a su éviter le récit cinématographique classique au profit d'une narration éclatée qui fait appel aux flash-back (les plus importants ont été signalés au cours des résumés). Le film est tourné selon l'esthétique baroque et le cinéaste rend hommage à Max Ophuls en évoquant Madame de… lorsque Mme Verdurin s'écrie lors des obsèques de Cottard: "mes boucles, j'ai perdu mes boucles". Ruiz filme en virtuose d'une caméra très mobile; mais cette virtuosité n'est pas gratuite et traduit l'idée proustienne d'une réalité et de personnages à multiples facettes. A noter aussi, le traitement différent des flash-back en couleurs volontairement artificielles ou surexposées.Le film s'ouvre sur l'image d'eau courante, métaphore du temps, avec le générique. Puis, vue de campagne (la forêt de Méséglise et le clocher de Combray vus de la chambre du narrateur chez Gilberte). Puis, longue séquence, une première partie, qui ne se réfère pas seulement au Temps retrouvé, mais présente habilement l'ensemble de La Recherche. D'abord, séquence biographique; Proust, malade et alité dans une chambre fermée qui le protège des pollens, rédige avec l'aide de Céleste Albaret. Le même acteur (le Chilien Marcello Mazzarella, stupéfiant de ressemblance, avec Patrice Chéreau pour la VF)) figure l'auteur et le Narrateur, ce qui n'est pas gênant car les (rares) éléments de portrait du narrateur dans La Recherche montrent bien sa ressemblance avec l'auteur. Ce passage n'est évidemment pas dans La Recherche, et montre dans une confusion volontaire, l'auteur au travail. Il s'agit bien de Proust et de sa gouvernante céleste, et non Françoise de La Recherche. Les personnages sont nommés par Proust qui sort leurs photographies. De plus, la visite d'un M. de Charlus est signalée par Céleste. Ce procédé est astucieux car il permet de présenter rapidement de si nombreux personnages, mais fait de la Recherche l'autobiographie de Proust, ce qui est faux (voir II), d'autant que tout le monde donne du Marcel au Narrateur! Parti pris qui donne une intensité dramatique au début, en montrant que l'auteur a terminé son œuvre talonné par la mort, mais aussi un peu discutable! .S'ouvre alors une longue séquence encadré par la matinée chez Mme Verdurin en 1914, où l'on voit le narrateur enfant venir à la rencontre des personnages. C'est une idée originale qui permet à Ruiz de rendre hommage à l'ensemble de l'œuvre.Les funérailles de Cottard et Robert de Saint-Loup font l'objet chacune d'une séquence, alors que les premières ne sont même pas mentionnées dans le roman et celles de saint-Loup le sont à peine, ce qui est un peu regrettable de la part du cinéaste, car La Recherche ne comporte aucune scène de funérailles, mais pas gênant pour le spectateur. Le "traitement" du Paris en guerre, entre onirisme, drame et satire, accompagné d'un choix judicieux de citations exactes, intégrées dans les dialogues est une excellente transposition. Il en est de même du retour du Narrateur à paris vers 1919, et des moments transposés de la survenue des moments de mémoire affective qui font retrouver son passé au narrateur. La réception chez la princesse de Guermantes traduit bien les impressions de déphasage du Narrateur et son malaise. Cependant, surgit l'écueil signalé en I: comment transposer les quelque 80 pages qui relèvent de l'essai et non de la narration? Raoul Ruiz risque quelques citations en voix off, mais ce choix ne permet pas d'expliciter la démarche du Narrateur, donnant le vrai sens du livre que nous sommes censés avoir lu et qu'il va écrire. Les scènes oniriques sur le passé des séjours à Balbec et la chevauchée imaginaire de Saint-Loup sur la plage tandis que l'on porte son cercueil, est une réussite. Enfin, le film se termine sur une fausse citation, il s'agit d'un conte oriental, on peut le regretter, alors que Ruiz n'avait que l'embarras du choix pour en sélectionner de vraies! Pour ma part, j'y ai vu une sorte de réponse à Proust qui n'a pas vraiment apprécié le cinéma, en laissant la parole au conte, Proust se plaçant lui-même dans la lignée des Mille et Une nuits.Les acteurs: Marie-France Pisier campe une très drôle Mme de Verdurin, mais elle est un peu trop jolie et distinguée pour le personnage. Et à ce moment de l'existence de Mme Verdurin, celle-ci ne rit plus depuis qu'un trop grand éclat lui a décroché la mâchoire, remise en place par Cottard dans Du Côté de chez Swann, mais soit, le rire de Marie-France Pisier est tout de même un grand moment!) En revanche, Catherine Deneuve incarne une superbe Odette de Crécy, pleine de charme ("so glamour", comme elle dirait) pour une femme à qui personne n'a résisté, même pas Charlus!. Deuxième partie, retour à Tansonville et en voix off, le début du Temps retrouvé. A partir de là, et hormis, les flash -back et à quelques détails près (signalés dans le résumé), le film suit la narration de la recherche. Emmanuelle Béart joue une Gilberte très crédible et ambiguë, et il en est de même pour Pascal Gregory en Saint-Loup. John Malkovich campe un Charlus absolument saisissant. Malheureusement, dans la VF il a cru bon de prendre l'accent allemand, ce qui est un contresens sur le personnage, car Charlus a beau être allemand par sa mère et germanophile, il s'exprime dans le roman avec l'accent français le plus distingué de la vieille aristocratie! En Morel, Vincent Pérez est parfait tout de perversité et de charme troublantEn conclusion, la meilleure adaptation qui ait été tentée de l'œuvre de Proust, un hommage, à la fois ambitieux et didactique à l'ensemble de La Recherche, mais une fin qui n'est pas tout à fait à la hauteur du reste du film. Impression que Ruiz n'a pu se résoudre à terminer sur une ouverture sur l'écriture du roman et à la relecture duquel le narrateur appelle implicitement, alors que Ruiz s'adresse à des spectateurs qui n'ont pas forcément lu Proust, et ne le liront peut-être jamais.PAGE PAGE 13 PSŽŸ «­ ' ² Í Î Ô Ö 6 C Q _ c s ü ? 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